Comme un instant d’éternité
Sur son étal aux reliques ferrugineuses,
Outils au rebut, vieilleries miraculeuses…
Démiurge, le maître façonne le temps,
Le remodèle, à l’aune de son talent :
L’âpre labeur d’antan désormais sublimé
En divines et fines formes féminines…
De joyeux phénix peuplent même la forêt.
Dans son atelier, un secret ballet s’anime :
Des esquisses animales, vivant bestiaire,
Ses enfants issus d’un fertile imaginaire.
Délicatement apposée sur chaque objet,
La pâte abolit la rouillure des années :
A notre regard, un instant d’éternité.
Socs d’araires, lames, maillons, marteaux ou clefs,
Des outils, la rudesse et la rusticité
Transfigurées en gracieux couples enlacés
Dansant la vie, la beauté, un élan, l’envol…
Un art, geste d’amour, valant mille paroles.
Ovales ou arabesques, sculptures en rond,
La courbe émouvante de ces ventres féconds
Couvant le futur d’une douceur infinie :
Merci, Monsieur Augier, pour cette épiphanie !
Et merci à Marie-Nat pour ces jolis mots…