Après une semaine de pluie le beau temps revient, on n’y croyait plus… et nous sommes huit à nous attaquer aux deux sommets promis.
Notre balade démarre dans un quartier de villas toutes plus banales les unes que les autres. Mais au milieu de tout ça il y a encore une belle exploitation agricole et c’est bien de voir tout ça. Notre randonnée démarre dans la forêt de chênes, par un sentier qui monte en lacets jusqu’à la piste qui viens du Domaine des Courmettes. Devant nous, la prairie qui s’étend nous invite à un moment de contemplation apprécié du groupe. On en profite pour une révision géologique de la région et pour raconter la petite histoire du Domaine des Courmettes. La vue sur la mer de l’Esterel à Nice nous éblouie littéralement.
Notre ascension continue dans un cadre beaucoup plus dégagé pour finir par suivre un dôme jusqu’au premier sommet de la journée. La vue sur le Mercantour avec ses cimes enneigées s’ouvre à nous. La marche le long de l’arrête nous ralentie pas mal : les appareils photos sortent des sac à dos! Nous arrivons au Pic des Courmettes, sommet couronné par une ancienne muraille que nous suivons par moment. D’ailleurs dans cette contrée, 500 ans avant notre ère, les Celtes arrivent, font la paix avec les autochtone, les Ligures, « puis les Celtes fortifient les camps ligures en murailles concentriques, en arcs de cercle adossés aux à-pic. A l’intérieur de ces enceintes, les habitations voisinent avec les bories. Les sites ainsi fortifiés sont admirablement placés aux endroits stratégiques, ils permettent de voir arriver de loin l’envahisseur. » La partie sommitale est aussi appréciée des ovins et elle est utilisée comme pâturage, ce qui rend le lieu compliqué pour s’asseoir! Mais l’incroyable tour d’horizon à 360° sur le pays côtier et la chaîne frontière compense la situation.
Nous prenons le chemin de notre prochain objectif : le Puy de Tourette. Nous descendons par un sentier un peu abrupt qui suit l’arrête jusqu’au col. Nous sommes obligé de ralentir car malheureusement des patous surveillent le col. Nous attendons que ceux-ci rejoignent leur troupeau. Le passage libéré, du col une sente bien raide nous mène jusqu’à notre deuxième sommet de la journée.
Ici nous prenons place pour pique-niquer avec une vue sur le Mercantour, le plateau Saint Barnabé, et Gréolière : sans commentaire! Après un bon repos nous continuons plein Est. Nous descendons dans quelques dolines, longeons de nouveaux des murailles et d’anciennes bâtisses plus au moins importantes.
Des enceintes de pierres sèches délimitent des aires où se découvrent quelques fonds de cabanes, parfois une citerne; elles font penser à un enclos pastoral, refuge estival de bergers avec leurs troupeaux. Sur le sommet, le sol se creuse en dolines, dans leurs dépressions s’accumule de la terre meuble où pousse, à l’abri des vents, l’herbe rase que broutent les moutons ; ça et là, une borie arrondit son dôme en insolite igloo de pierre. Ces abris typiquement provençaux n’ont pas d’âge. Ils ont pu être construits par les tribus primitives ou plus tardivement au Moyen Age. Nul n’en connaît l’origine, mais chaque époque s’en est servie, en les restaurants au besoin, grâce à leur géniale conception. Leur forme arrondie permet à l’occupant de disposer d’un espace intérieur suffisant à un homme seul. Le dôme en encorbellement de pierres plates conduit l’eau de pluie vers l’extérieur. Parfois, l’une d’elles, à pente contrastée, dirige un mince filet d’eau vers un réservoir étroit aménagé à l’intérieur de la hutte. A l’extérieur de la borie, un petit enclos est construit pour protéger le troupeau des prédateurs.
Voilà un lien pour les passionnées de l’histoire de la région : http://www.tourrettessurloup.com/index.php?article=1038
Notre chemin est stoppé net par un troupeau d’ovins et ses patous en plein milieu du chemin, que nous avons vu juste à temps!!! Cela nous empêchera de passer pour voir le menhir qui se trouve en bord du chemin. Nous sommes contrait de desendre directement dans les restanques, nous permettant tout de même de voir une Borie bien rénovée et de passer à proximité des enclos imposants. Cette petite improvisation demande une vigilance importante pour les chevilles, nous prenons donc le temps qu’il faut pour que tout le monde arrive sain et sauf sur le sentier que nous devions prendre plus haut. Nous avons ainsi bien raccourci le chemin! Avant de rejoindre la piste nous passons à côté du Jas Vieux, une impressionnante bâtisse bien conservée. Comme promis, j’ai essayé d’en trouver l’âge : c’est un bâtiment contemporain mais son utilisation exacte est plus difficile à trouver. Le mot « jas », dérive de gias, nom provençal qui désigne un gîte, un lieu où l’on couche. D’après moi, c’est une bâtisse qui a servi comme habitation pour une exploitation vu tous les terrassements qui sont derrière, mais c’est mon interprétation! Nous suivons la piste avant d’attaquer la descente dans la forêt de chêne et de rejoindre le quartier des maisons où nous avons démarré ce matin. La boucle est bouclée.