Au départ de la désuète station de ski de camp d’argent qu’on dirait abandonnée, nous allions profiter de cette fenêtre d’ensoleillement de cette journée. En effet il avait plu depuis deux jours et le retour de la pluie était prévu en soirée.

Une randonnée raquette qui se fait finalement au sec n’est pas déplaisante. Même s’il fut difficile d’éviter la route bitumée qui fait le tour des hauts massifs de l’Authion en début de randonnée, aucun moteur d’aucun type n’y a circulé puisque nous étions dans le Parc National du Mercantour. (Sauf un ou 2 non autorisés peut être mais je préfère faire comme si je ne les avais pas vus).

Le panorama vers le sud nous dévoilait la vallée de la Bévéra, puis plus loin dans la montée au Mont Giagiabella, la vallée de la Roya et les crêtes italienne à l’est. Le panorama au Nord, avait été recouvert dans la nuit d’une couche de neige de peut-être 20cm vers 2500m qui disparaissait vers 1900m. Au Nord l’alignement de la cime du Diable et du Mont du grand Capelet, le mont Bégo plus à droite, le capelet inférieur à gauche, nous ont rappelé que l’on est vraiment proche de la Vallée des Merveilles que l’on devine en cuvette entre les cimes si proches. Un chemin de crêtes partant de la Pointe des trois communes amène au pas du Diable en moins de 3 heures.

En se restaurant depuis le sommet le plus au sud du massif, on a bien compris l’importance militaire de ce massif. On peut y surveiller la Vésubie, la Bévéra et la Roya. Situé entre les hauts sommets frontaliers et les vallées plus au sud il a permis aux troupes Austro-sardes de protéger ses frontières et de repousser les Français, conduits par Masséna en 1793. En avril 1945 le positionnement du massif fut utilisé avec un certain succès dans le sens inverse par les Allemands lors des opérations de libération. De nombreux bunkers plus classiques sont encore visibles dans une zone élargie. Mais ici se trouvent les quatre ouvrages majeurs : le fort de la Forca (2 078 m), la redoute des Trois-Communes (2 082 m), l’ouvrage de Plan Caval (1 932 m) et le fort de Mille Fourches (2 042 m) ainsi que les ruines des camps d’habitation des bataillons présents ici.

La remontée vers la pointe des trois communes s’est faite sans encombre mais sous un soleil de plus en plus voilé qui donnait au vent d’avantage de piquant. Au somment, se trouve l’ouvrage militaire le plus célèbre (car restauré) : La redoute. Les prévisions météo ne nous laissaient que peu d’espoir de rencontrer la neige sur notre parcours mais une fine couche de 5 cm tombée dans la nuit, déjà fortement balayée et gelée par le vent, nous attendait pour les 100 derniers mètres de l’ascension vers la redoute.

Merci aux valeureuses randonneuses (exclusivement) et encore un peu de patience pour la neige. Cela ne saurait tarder.