Recette pour un beau week-end en montagne

Ingrédients :

1) Une bonne poignée de randonneurs alertes et joyeux. Vérifier la fraîcheur en regardant l’état des semelles. Des semelles qui commencent à se décoller indiquent que le randonneur n’a pas été sorti de son trou depuis un certain temps.

2) Quelques lacs (avec de l’eau dedans de préférence) d’altitude. Se méfier des lacs de fin de saison que l’on reconnaît aisément aux cernes qu’ils ont autour de l’oeil.

3) Un ciel ni plus bleu, ni moins bleu qu’à l’ordinaire. Quelques nuages vagabonds mais pusillanimes permettent de juger de la pertinence du choix. Un soleil resplendissant ne gâte rien. Se méfier toutefois des ciels trop clairs, souvent sources de rayonnement excessif.

4) Un Parc (national de préférence) avec tout plein de loups dedans.

5) Un guide de première qualité. Attention, c’est relativement difficile à dégoter. On peut en trouver quelques-uns chez ALTI+, 27 rue de la Canaille, 06 000 GRAND-ESCROC-GRIFF (Vous pouvez y aller de ma part).

Préparation :

Aguicher les randonneurs assez longtemps à l’avance avec des accroches du genre : “des paysages à vous couper le souffle”, ou bien “nous nous en irons écouter le loup hurler à la lune” ou bien encore “niveau modéré”.

Mettre tout ce beau monde dans un minibus : allez hop ! embarquement immédiat…

Déposer les randonneurs au point de départ, leur faire comprendre que “c’est par là” et partir en courant pour être le premier sous la douche.

En chemin, prendre garde à ne pas écraser les serpents qui vous filent sous les doigts de pieds.

Bien préciser aux randonneurs qu’il est formellement interdit de cueillir quoi que ce soit dans un parc national. Faire semblant de ne pas les voir ramasser des framboises et des champignons dans son dos et les démasquer par surprise avec une grosse voix (toujours en profiter pour leur confisquer leur cueillette).

Entasser les randonneurs dans un petit gîte de rêve sans électricité et sans possibilité d’utiliser son “…” de téléphone de “…” pour passer une soirée inoubliable (ne pas oublier ses boules quiès).

Repartir le lendemain matin du bon pied et d’un bon pas pour visiter une vacherie où l’on aura pris soin de négocier avec le vacher une commission sur les ventes effectuées ce jour (y’a pas d’petit profit).

Garder à la montée un rythme propre à ne pas provoquer l’étouffement prématuré des randonneurs. Les faire boire régulièrement.

Au col, permettre aux cabrettes qui n’en ont pas eu assez de s’en aller chatouiller les sommets. Pendant ce temps faire la sieste en les gardant à l’oeil.

Et pour finir, les disposer autour d’un lac, les laisser prendre un dernier bol d’air et leur montrer comment il faut faire : plouf !